Pour la traite, il est primordial que les juments soient suitées, autrement dit qu’elles aient un poulain.
C’est une étape délicate qui comporte de nombreuses difficultés, car contrairement aux vaches, les chevaux ne sont pas élevés pour la production de lait : leur capacité de production est assez réduite.
Et comment ces juments si rustiques et présumées sauvages peuvent-elles se laisser traire et donner leur lait ?
La confiance en est la clé !
En effet, la traite demande beaucoup de doigté et une relation de sincérité entre la jument et la personne qui trait.
Les juments sont des animaux très sensibles, la moindre perturbation de l’environnement ou l’absence du poulain peut provoquer un tarissement en seulement quelques jours.
Les conditions d’élevage et les soins qui sont apportés aux juments résument le facteur primaire pour la production de lait de bonne qualité.
L’élevage naturel en troupeau est donc préconisé : c’est en effet le mode de vie qui correspond le mieux aux besoins de ces chevaux.
Ces juments aux robes de sel et aux crins de lin ne sont donc pas enfermées lors de la traite.
Elles restent dehors, à l’ombre des arbres, ou sous les rayons du soleil, un brin de vent soupirant sur elles, ce sont elles qui choisissent.
Mais elles doivent toujours garder ce sentiment de liberté. Les poulains sont séparés dans un parc non loin, mais restent proches de leurs mères.
Ils peuvent se voir, se sentir, s’appeler, galoper.
Les poulinières s’exposent à deux traites dans la journée (toutes les 3 heures), une après l’autre où un seau d’orge les attend, ainsi, la relation propre entre la jument et la personne qui trait est fixée.
Les mères seront ensuite relâchées avec leurs poulains jusqu’au lendemain. Pour nous, le poulain reste le consommateur prioritaire du lait.
La traite des juments, qui s’effectue à la main, ne commencera que lorsque les poulains auront deux mois, autrement dit lorsqu’ils auront l’âge de se nourrir d’eux même. Les juments seront alors traies pendant 6 mois environ.